
Hop hop hope !
De la nécessité de faire la différence entre l'urgence et l'importance, ou comment, selon l'expression consacrée, le diable se cache toujours dans les détails.

Du temps au temps
Le rapport à la putréfaction est essentiellement culturel : il repose sur des systèmes complexes de croyances qui se rapportent au statut du corps et à la conception de la mort qui prévalent dans une société donnée. En cela, ce phénomène relève très certainement des sciences humaines comme l’anthropologie, la sociologie ou encore l’histoire des mentalités, mais il intéresse aussi l’interprète d’oeuvres littéraires et picturales qui se questionne sur l’irréductible ambivalence ressentie non pas devant une pourriture réelle – notre sensibilité ne peut plus guère la soutenir – mais sur sa représentation, sur sa transposition dans la sphère esthétique.
Le problème posé par la putréfaction est donc double : il touche, comme nous l’avons vu, à la transcendance, mais aussi à l’esthétique. C’est Nietzsche qui nous permet de le penser simultanément. Du point de vue esthétique, le cas de la putréfaction est d’autant plus intéressant que ce phénomène est, dans son essence, laid. Il est laid par ce qu’il signifie.

Histoires des bords de mer
"C'est pas l'homme qui prend la mer
C'est la mer qui prend l'homme
Moi, la mer, elle m'a pris
Au dépourvu, tant pis "

La disparition
- Voilà, dit l'hallucinant animal, un parfait sandwich pour mon fricot ; ça faisait un laps qu'on n'avait plus vu un gnard aussi dodu sous nos climats.
- Holà, Sphinx, holà ! fit Aignan qui connaissait Lacan mot à mot, un instant voyons, tu dois d'abord accomplir ton fatum.
- Mon fatum, fit, surpris, l'animal, à quoi bon ? Tu fais du chichi. Nul n'a jamais su la solution.
Il ajouta, pris d'un soupçon subit :
- La saurais-tu, par hasard ?

flower power
« Cueillez, cueillez votre jeunesse : comme à cette fleur, la vieillesse fera ternir votre beauté »
Pierre de Ronsard

Five easy faces
Chaque portrait soulève une question tout aussi complexe que celle de l’identité : la question de la ressemblance. Dans la mesure où le portrait entend restituer l’image de quelqu’un en particulier, et non pas brosser une figure en général, il se doit d’être ressemblant à son modèle. Mais que veut dire ressemblant ? Et d’abord ressemblant pour qui ?

one night
J’ai vu des corps, d’hommes et de femmes, si dénudés et mis en valeur, mais aucun regard déplacé, aucune convoitise.Les silhouettes vêtues de latex et de cuir se perdent dans un tourbillon de mouvement et de couleur, révélant une beauté troublante sous l’éclat des néons. Au son des rythmes envoûtants, les sens s’aiguisent et les esprits s’embrasent dans cette célébration de l’audace et de la liberté.
Dans chaque coin sombre de cette enclave souterraine, des surprises attendent, des performances captivantes enflamment les esprits, et les cœurs s’ouvrent à de nouvelles expériences.

step by step
"En 1977, c'était une explosion de joie, de désir, de jouissance… En 1981, c'était un esprit très différent, ce n'était pas la même énergie qui se manifestait. Les gays avaient pris le pouvoir et se bagarraient pour être au premier rang, en tête de cortège, derrière la banderole, pour la photo", raconte Marie-Jo Bonnet. À cette époque, le candidat à l’élection présidentielle François Mitterrand s’engage à dépénaliser l’homosexualité. Un engagement qui sera honoré l’année suivante. Depuis, la Marche des Fiertés a lieu au mois de juin chaque année.

Oradour sur Glane
Les rescapés du massacre d’Oradour-sur-Glane se sont toujours demandé ce qu’il resterait après eux. Quel récit subsistera de cette journée du samedi 10 juin 1944, au cours de laquelle 200 soldats de la Waffen-SS ont encerclé le village de Haute-Vienne et massacré 643 civils ? Quels bâtiments, pillés et incendiés les uns après les autres, tiendront encore debout lorsque les derniers témoins, eux, auront disparu ?

Auschwitz - Birkenau
Cette phrase récurrente me hante l'esprit " Il n'y a rien à voir à Auschwitz ", renforcée par cette peur de rester insensible aux décombres de ce massacre. Je fais mes premiers pas dans Birkenau ; lieu qui me laisse sans voix alors qu'il y aurait tant à dire mon savoir et mon imagination complètent ma vision de cet espace indéfinissable et cette succession d'images horribles me noue le coeur. Jules, sur ces rails qu'il a traversés dans la terreur, nous raconte avec la force qui lui reste, son passé, qu'à peine nous pouvons comprendre dans ce monde où tout nous est offert. Alors l'émotion, la rage, la haine, la souffrance, se mêlent à son discours, sans réminiscence, ses souvenirs ineffables se lisent dans son regard, et nous, adolescents, adultes, tout simplement êtres humains du XXIème siècle, unis dans la compassion et la douleur, comprenons qu'à Auschwitz il y a tout eu : la vie, le mal, la mort...et chacun réagit comme il le peut, un sanglot, une tête baissée, une mise à l'écart ou même un semblant d'impassibilité...Et moi, éprouvée en profondeur par ce témoignage poignant qui sort des tripes, je regarde Jules, ce déporté, petit, un peu boiteux, drôle d'apparence, et je laisse mon esprit concevoir ce qu'il n'a jamais voulu concevoir : ma mère, ma soeur, mon père, rasés, violentés, entassés dans ces chambres à gaz, transportés vers des fours crématoires qui réduiront leur corps à des " poussières " sur lesquelles d'autres marcheront, comme nous-même l'avons fait inconsciemment. Puis, face à cette réalité incontestable, qui a dépassé nos doutes antérieurs, que certains tentent de nier, qui en indiffère d'autres, l'expérience de partage et d'humanité a effacé toutes nos différences et a rapproché des êtres liés par un choc émotionnel...