


















Le rapport à la putréfaction est essentiellement culturel : il repose sur des systèmes complexes de croyances qui se rapportent au statut du corps et à la conception de la mort qui prévalent dans une société donnée. En cela, ce phénomène relève très certainement des sciences humaines comme l’anthropologie, la sociologie ou encore l’histoire des mentalités, mais il intéresse aussi l’interprète d’oeuvres littéraires et picturales qui se questionne sur l’irréductible ambivalence ressentie non pas devant une pourriture réelle – notre sensibilité ne peut plus guère la soutenir – mais sur sa représentation, sur sa transposition dans la sphère esthétique. Le problème posé par la putréfaction est donc double : il touche, comme nous l’avons vu, à la transcendance, mais aussi à l’esthétique. C’est Nietzsche qui nous permet de le penser simultanément. Du point de vue esthétique, le cas de la putréfaction est d’autant plus intéressant que ce phénomène est, dans son essence, laid. Il est laid par ce qu’il signifie.